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Cadre budgétaire européen et PAC 2027 L’UE renonce à soutenir l’agriculture européenne à la hauteur des enjeux.

  • UNAB
  • 17 juil.
  • 4 min de lecture

COMMUNIQUÉ DE PRESSE — Namur, 17 juillet 2025

 

 

Photo : Politico.eu
Photo : Politico.eu

Alors que la Commission européenne a présenté hier son nouveau cadre budgétaire pour la Politique Agricole Commune post-2027, l’UNAB (Union des Agriculteurs·rices Bio de Wallonie) alerte : le projet révélé compromet gravement l’avenir de l’agriculture et des mesures agroenvironnementales (MAEC).


  • Le budget garanti est raboté de plus de 20% (même 30% en tenant compte de l’inflation) mettant la pression sur les Etats membres qui devront faire des choix douloureux. Dans le contexte actuel, c’est un risque énorme pour le soutien à l’agriculture bio et aux mesures agroenvironnementales.

  • Désormais, seule l’aide de base à l’hectare bénéficie d’un financement garanti par l’UE. Toutes les autres mesures – y compris celles en faveur du bio – sont soumises au bon vouloir des États membres.

  • Les éco-régimes et les MAEC fusionnent dans le nouveau modèle de la Commission, ce qui rend la budgétisation opaque et rend difficile le fléchage du bio.

  • Aucun seuil budgétaire minimum pour le bio ou pour les MAEC n’est donc prévu dans les propositions actuellement sur la table.


Le signal est clair : dans un contexte budgétaire de plus en plus contraint, notamment en Wallonie, les mesures agricoles à visée environnementale pourraient être les grandes perdantes des arbitrages à venir. L'agriculture biologique semble être reconnue comme un instrument politique clé dans la politique agricole commune (PAC) post-2027, mais elle risque pourtant de ne pas être mise en œuvre par les États membres en l'absence d'un budget réservé à l'action environnementale et à la transition agricole.


« En l'absence de garanties, le risque est grand de voir les moyens dédiés au bio et à la transition agroécologique réduits à peau de chagrin. Et ce serait une perte colossale non seulement pour les agriculteurs, mais pour l'ensemble de la société. » — Dominique Jacques, président de l’UNAB

Un budget en berne


En plus de ce choix d’abandonner toute ambition agroécologique, la Commission annonce "un minimum" de 302 milliards d’euros pour le soutien au revenu (aides directes). Au vu de la situation budgétaire de la plupart des Etats membres, les chances de dépasser ce "minimum" de 302 Md€ sont minces...

Ce montant, proposé sans ventilation imposée pour l’environnement, l’installation ou la transition, représente moins de 80 % de l’enveloppe PAC actuelle (environ 385 Md€ dont 95 Md€ étaient réservés au 2e pilier : MAEC, bio, LEADER, installation jeunes...). Il est donc limité ici au seul pilier "revenu", sans garantie sur l’environnement, le développement rural ni le soutien aux investissements.



Dans un monde marqué par une extinction de masse de la biodiversité, une remise en cause de plus en plus forte des pesticides pour leurs effets délétères sur la santé, face aux pollutions liés aux PFAS et à la perte d’attractivité des métiers agricoles, affaiblir les instruments de transition agroécologique serait irresponsable. L’agriculture biologique représente aujourd’hui la seule alternative structurée, crédible, éprouvée, et capable de répondre aux enjeux sanitaires, climatiques et sociaux, tout en assurant une production alimentaire solide et qualitative.


La transition en danger


Au lieu de renforcer cette transition, la Commission propose un cadre où les aides à l’agriculture seraient noyées dans une enveloppe globale multi-fonds, gérée au niveau national. Sans ligne dédiée, sans cible obligatoire, sans pilotage stratégique. Ce modèle :


  • crée une concurrence budgétaire délétère entre les priorités (défense, cohésion, climat, agriculture...) ;

  • met en péril la prévisibilité et la stabilité nécessaires à tout projet agricole à long terme ;

  • et accroît l’exposition des agricultures de demain aux aléas politiques, plutôt qu’aux besoins structurels du vivant.

 

C’est l’ensemble du secteur agricole qui est menacé


Derrière ce recul, c’est l’autonomie et la résilience du secteur agricole tout entier qui sont mises en danger. Un secteur qui reste verrouillé dans un modèle dépendant, incapable de rémunérer correctement ses producteurs, et de moins en moins attractif pour les jeunes.


Or, en Wallonie, 15 à 20% des nouvelles installations agricoles sont en bio. Ce n’est pas un hasard : l’agriculture bio est aujourd’hui un modèle qui attire une relève motivée, qui propose des débouchés diversifiés et des coopérations territoriales. La décourager revient à hypothéquer l’avenir du métier.


L’UNAB appelle à :


  1. Fixer des objectifs contraignants et des budgets minimums pour l’agriculture biologique et les MAEC, dans tous les États membres ;

  2. Garantir une enveloppe spécifique et stable pour le pilier environnemental de la PAC, hors logique de fusion budgétaire sans balises ;

  3. Renforcer la gouvernance démocratique des plans stratégiques nationaux, avec une vraie place pour les représentants de l’agriculture bio et des territoires ruraux.

 

Le projet présenté aujourd’hui n’est pas neutre : c’est un choix politique. Et ce choix, s’il devait se confirmer en Wallonie, serait une erreur historique. L’UNAB continuera à défendre une agriculture libre, fertile, engagée, au service de la société.


Pour Dominique Jacques, Président de l’UNAB : "L'agriculture biologique est une solution politique simple qui présente des avantages environnementaux et socio-économiques importants pour les agriculteurs et la société, en préservant la santé des agriculteurs et des consommateurs, en augmentant la rentabilité et la résilience des exploitations agricoles, en jouant un rôle clé dans le renouvellement des générations et en revitalisant les zones rurales. Les décideurs politiques européens et wallons doivent veiller à ce que ces services publics fournis par les agriculteurs et agricultrices bio soient correctement rémunérés dans le cadre de la PAC ».

 

Contact presse :

Thierry Van Hentenryk | UNAB | thierry.vh@unab-bio.be


 

À propos de l’UNAB

L'UNAB défend les agriculteurs·rices bio de Wallonie depuis 1984, sur le terrain et dans toutes les instances wallonnes. L’UNAB est aujourd'hui reconnue par le gouvernement Wallon comme LE syndicat agricole qui défend explicitement et directement le secteur Bio, ses agricultrices et ses agriculteurs.

 
 
 

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