L’UNAB était en force à Libramont, comme organisateur d'En Terre Bio évidemment, mais pas seulement : conférences, discussions, médias, rencontres. Nous étions même dans les assiettes des journalistes, on en reparle au jour 2 😉
J1 : c’est le lancement de la Foire, l’aboutissement de semaines de préparation pour coordonner « En Terre Bio » et de plusieurs jours de montage. On y est ! Nos 8 producteurs et tous autres les partenaires co-exposants sont bien installés. On accueille nos nouveaux venus : la Ferme du Petit Bomal, Agronuts, PQA et Farm For Good. Du beau monde. Si on cumule les producteurs exposants, les coopératives (PQA, Coq des Prés, FFG,...) et ceux qui fournissent le bar, on dépasse 200 agriculteurs et agricultrices bio représentés de près ou de loin En Terre Bio. Les visiteurs arrivent, les agricultrices et agriculteurs bio aussi, les discussions démarrent. La presse relaye déjà nos principales préoccupations pour l’avenir de la bio. Les premiers verres de vin et de bières bio locaux sont servis par notre équipe de choc.
La journée avance vite. On se rend chez les collègues et partenaires pour participer aux inaugurations…et écouter les premières prises de parole des nouveaux ministres. Car Libramont, c’est la fête, mais c’est aussi un moment très politique. On a des choses à dire et ils sont là pour les entendre (écouter ?). 15h, c’est notre tour. 5 ministres (Anne-Catherine Dalcq, Yves Coppieters, François Desquesnes, Valérie Lescrenier, David Clarinval), sont sous le chapiteau bio de l’UNAB et c'est une bonne nouvelle. La veille au soir, on ne savait pas qui allait venir. Nos tous nouveaux administrateurs, présents en nombre, ont donc pu les rencontrer.
Notre discours est l’occasion de leur rappeler que le chapiteau bio, une simple tonnelle il y a 20 ans, est devenu ce chapiteau de 800m² pour une bonne raison : le secteur bio est un secteur dynamique, innovant, qui attire jeunes repreneurs et nouveaux venus dans l’agriculture, qui donne une image positive à l’ensemble du secteur…mais qui rame depuis 2 ans sous la pression du marché, la réduction des ventes (parfois organisée, on en reparlera en jour 3 avec les acteurs de la distribution) et l’alignement des prix bio sur les prix conventionnels malgré des coûts et risques plus élevés.
C’est aussi l’occasion de leur rappeler que les bio s’engagent souvent pour des raisons collectives (santé, eau, sol, biodiversité, climat…) et demandent un minimum de reconnaissance pour la haute qualité de leur production et de leurs pratiques agronomiques. La question du prix est prioritaire et en partie dépendant du niveau fédéral, où l'UNAB n'est pour l'instant pas invitée (on l'a d'ailleurs rappelé au ministre).
Au-delà du bio, nous avons pu aussi évoquer la question de l'accès au foncier, et de la nécessaire priorité à mettre sur la transmission (en particulier en bio).
Reconnaissance, prix et débouchés : sans ces éléments, l'UNAB prévient les autorités du risque majeur de perdre de nombreux hectares bio en 2025, si un geste fort n’est pas posé en faveur de la bio. En effet, nous seront 1000 à devoir faire le choix de poursuivre l'engagement bio pour 5 ans de plus. Qui sait combien feront le difficile choix du retour en arrière ?
Les ministres prennent très très brièvement la parole, et c'est déjà bien. C'est une forme de reconnaissance du combat de l'UNAB et des agriculteurs bio de Wallonie. Mais on sent toutefois une sorte de manque de conviction quand il s’agit de s’engager VRAIMENT pour la bio, toujours considérée comme une filière parmi d'autres… On notera l'intervention du nouveau ministre de l’environnement, qui ose faire un lien direct entre santé publique, pesticides et donc intérêt de l’agriculture biologique. S'il garde ce franc-parler et ces idées claires, l'alimentation bio sera peut-être soutenue à hauteur des enjeux !
Le directeur de l’Apaq-W vient ensuite aussi présenter les ambitions en terme de communication en faveur de la bio. Enfin, le drink arrive (des bulles bio wallonnes du Domaine du Chenoy, of course) et les discussions s’enclenchent, les ministres filent au prochain rendez-vous. On ne les reverra plus en Terre bio mais ils sont venus, c'est l'essentiel. Ils repartent avec notre t-shirt #reconnaissance - avec interdiction formelle « de le mettre pour le bricolage ou sortir les poubelles » ;-D
Bref, déjà beaucoup de discussions, de revendications, d’écoute et de partages pour un premier jour. On fermera le bar bien plus tard que prévu, tant les discussions sont riches.
il devient clair qu’une partie du problème des débouchés bio est que l’offre et la demande ne se rencontrent pas. Il y a donc de la demande : agir sur cette question est essentielle.
Et pendant ce temps, nos producteurs écoulent leur petite restauration à un rythme effréné, preuve que le bio, c’est aussi du goût et du savoir-faire.
Jour 1, check. C'est fait !
Comments